Le Pont Mirabeau

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1. Le Verbe Кtre Je connais le dйsespoir dans ses grandes lignes. Le dйsespoir n’a pas d’ailes, il ne Se tient pas nйcessairement а une table desservie sur une terrasse, le soir, au bord de La mer. C’est le dйsespoir et ce n’est pas le retour d’une quantitй de petits faits Comme des graines qui quittent а la nuit […]...
2. La nuit s'ouvre, l'orage Poem by Anne-Marie Derése La nuit s’ouvre, l’orage, Accouplement mauve, Boursouflure. Le ciel chargè Comme un bateau marchand Jette l’ancre. Le danger plus lourd Chaque instant Distille une moiteur De serre. Miroitante de mercure, La vallèe des sept Meuses Souffle la brume Par ses narines grises. La vallèe a rejoint la nuit, Deux femelles humides […]...
3. Rhénane d'Automne Mon verre est plein d’un vin trembleur comme une flamme Ecoutez la chanson lente d’un batelier Qui raconte avoir vu sous la lune sept femmes Tordre leurs cheveux verts et longs jusqu’à leurs pieds Debout chantez plus haut en dansant une ronde Que je n’entende plus le chant du batelier Et mettez près de moi […]...
4. Dans le Restaurant LE garçon délabré qui n’a rien à faire Que de se gratter les doigts et se pencher sur mon épaule: “Dans mon pays il fera temps pluvieux, Du vent, du grand soleil, et de la pluie; C’est ce qu’on appelle le jour de lessive des gueux.” (Bavard, baveux, à la croupe arrondie, Je te prie, […]...
5. Tournesol La voyageuse qui traverse les Halles à la tombée de l’été Marchait sur la pointe des pieds Le désespoir roulait au ciel ses grands arums si beaux Et dans le sac à main il y avait mon rêve ce flacon de sels Que seule a respiré la marraine de Dieu Les torpeurs se déployaient comme […]...
6. Les Colchiques Le pré est vénéneux mais joli en automne Les vaches y paissant Lentement s’empoisonnent Le colchique couleur de cerne et de lilas Y fleurit tes yeux sont comme cette fleur-la Violatres comme leur cerne et comme cet automne Et ma vie pour tes yeux lentement s’empoisonne Les enfants de l’école viennent avec fracas Vêtus de […]...
7. Mirabeau Bridge Under Mirabeau Bridge runs the Seine And our loves Must I remember them Joy came always after pain Let arriving night explain Days fade I remain Arm in arm let us stay face to face While below The bridge at our hands passes With eternal regards the wave so slow Let arriving night explain Days […]...
8. Visage volè l'oiseau Poem by Anne-Marie Derése Je ne sais qui tu caches Sous ton visage inventè, Ton visage volè l’oiseau, Emprisonnè de cendre rouge. Je vais t’aimer comme on meurt. Je vais te garder Pour les annèes venir. Tu seras si apprivoisè, Si incroyable, Mon ètrange animal, Avec tes lévres ouverte Sur un sourire perdu. Je boirai […]...
9. New England Magazine Upon Bottle Miche the autre day While yet the nuit was early, Je met a homme whose barbe was grey, Whose cheveaux long and curly. “Je am a poete, sir,” dit he, “Je live where tres grande want teems- I’m faim, sir. Sil vous plait give me Un franc or cinquatite centimes.” I donne him […]...
10. Une Charogne Rappelez-vous l’objet que nous vîmes, mon âme, Ce beau matin d’été si doux : Au détour d’un sentier une charogne infame Sur un lit semé de cailloux, Les jambes en l’air, comme une femme lubrique, Brûlante et suant les poisons, Ouvrait d’une façon nonchalante et cynique Son ventre plein d’exhalaisons. Le soleil rayonnait sur cette […]...
11. Twin idols There are two phrases, you must know, So potent (yet so small) That wheresoe’er a man may go He needs none else at all; No servile guide to lead the way Nor lackey at his heel, If he be learned enough to say “Comme bien” and “Wie viel.” The sleek, pomaded Parleyvoo Will air his […]...
12. Lune de Miel ILS ont vu les Pays-Bas, ils rentrent à Terre Haute; Mais une nuit d’été, les voici à Ravenne, A l’aise entre deux draps, chez deux centaines de punaises; La sueur aestivale, et une forte odeur de chienne. Ils restent sur le dos écartant les genoux De quatre jambes molles tout gonflées de morsures. On relève […]...
13. L'Escargot D'Or O Tavern of the Golden Snail! Ten sous have I, so I’ll regale; Ten sous your amber brew to sip (Eight for the bock and two the tip), And so I’ll sit the evening long, And smoke my pipe and watch the throng, The giddy crowd that drains and drinks, I’ll watch it quiet as […]...
14. Harmonie du Soir Voici venir les temps oщ vibrant sur sa tige Chaque fleur s’йvapore ainsi qu’un encensoir; Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir; Valse mйlancolique et langoureux vertige! Chaque fleur s’йvapore ainsi qu’un encensoir; Le violon frйmit comme un coeur qu’on afflige; Valse mйlancolique et langoureux vertige! Le ciel est triste et beau […]...
15. Marizibill Dans la Haute-Rue à Cologne Elle allait et venait le soir Offerte à tous en tout mignonne Puis buvait lasse des trottoirs Très tard dans les brasseries borgnes Elle se mettait sur la paille Pour un maquereau roux et rose C’était un juif il sentait l’ail Et l’avait venant de Formose Tirée d’un bordel de […]...
16. Les "non" et les "zéro&quot La nuit Qui a suicidé Les moments infinis Que je voudrais vivre, A passé Sans que j’allume La bougie Que je voudrais Qu’elle chauffe Les “non” et les “zéro”....
17. Peut être Le nuage s’est battu Avec le sable, Sous la pluie Des “non” et des “oui”, Marchant avec de la force Sur la logique Qui écoute À l’impasse des “peut être”....
18. Poem 95 VNto his mother straight he weeping came, And of his griefe complayned: Who could not chose but laugh at his fond game, Though sad to see him pained. Think now (quod she) my sonne how great the smart Of those whom thou dost wound: Full many thou hast pricked to the hart, That pitty neuer […]...
19. Spleen (IV) Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis, Et que de l’horizon embrassant tout le cercle Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits; Quand la terre est changée en un cachot humide, Où l’espérance, comme un chauve-souris, S’en va battant le […]...
20. Tu m'as donnè une arme Poem by Anne-Marie Derése. Tu m’as donnè une arme Dans le troupeau humain, Tu as lancè tes mots Commes des pierres. Les blessures furent Bonnes lècher. Tu as rèveillè le feulement. Tu t’es donnè comme on prend....
21. La dètresse s'enroule Poem by Anne-Marie Derése. Le volcan en attente au fond de nous Ronge, creuse, tremble, Soupése ses chances. La dètresse s’enroule, Se tasse comme une bНte malade. Nous sommes mèconnaissables, Uniques, Avec la certitude de notre fèrocitè....
22. Long Point Light Long Pont’s apparitional This warm spring morning, The strand a blur of sandy light, And the square white Of the lighthouse-separated from us By the bay’s ultramarine As if it were nowhere We could ever go-gleams Like a tower’s ghost, hazing Into the rinsed blue of March, Our last outpost in the huge Indetermination of […]...
23. Au Lecteur La sottise, l’erreur, le péché, la lésine, Occupent nos esprits et travaillent nos corps, Et nous alimentons nos aimables remords, Comme les mendiants nourrissent leur vermine. Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches; Nous nous faisons payer grassement nos aveux, Et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux, Croyant par de vils pleurs laver […]...
24. The Dover Bitch: A Criticism Of Life So there stood Matthew Arnold and this girl With the cliffs of England crumbling away behind them, And he said to her, “Try to be true to me, And I’ll do the same for you, for things are bad All over, etc., etc.” Well now, I knew this girl. It’s true she had read Sophocles […]...
25. La courbe de tes yeux La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur, Un rond de danse et de douceur, Auréole du temps, berceau nocturne et sûr, Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu. Feuilles de jour et mousse de rosée, Roseaux du vent, […]...
26. Les Fenêtres Du rouge au vert tout le jaune se meurt Quand chantent les aras dans les forêts natales Abatis de pihis Il y a un poème à faire sur l’oiseau qui n’a qu’une aile Nous l’enverron en message téléphonique Truamatisme géant Il fait couler les yeux Voilà une jolie jeune fille parmi les jeunes Turinaises Le […]...
27. Bed Sitter He stared at me with sad, hurt eyes, That drab, untidy man; And though my clients I despise I do the best I can To comfort them with cheerful chat; (Quite comme il faut, of course) And furnish evidence so that Their wives may claim divorce. But as this chap sobbed out his woes I […]...
28. Le Gout du Néant Morne esprit, autrefois amoureux de la lutte, L’Espoir, dont l’éperon attisait ton ardeur, Ne veut plus t’enfourcher! Couche-toi sans pudeur, Vieux cheval dont le pied à chaque obstacle bute. Résigne-toi, mon coeur; dors ton sommeil de brute. Esprit vaincu, fourbu! Pour toi, vieux maraudeur, L’amour n’a plus de gout, non plus que la dispute; Adieu […]...
29. With Tenure If Ezra Pound were alive today (and he is) He’d be teaching At a small college in the Pacific Northwest And attending the annual convention Of writing instructors in St. Louis And railing against tenure, Saying tenure Is a ladder whose rungs slip out From under the scholar as he climbs Upwards to empty heaven […]...
30. LEEDS O my beloved city, How many times have I deserted you For the sights and sounds of Babylon? How often and from how far Have I conjured your broad boulevards O Quartier Latin, crowded street cafйs With white and scarlet awnings, gold Adornings on stone cupolas, Byzantine domes And plinths of equine statuary before The […]...
31. Eclogues Eclogue the First. Whanne Englonde, smeethynge from her lethal wounde, From her galled necke dyd twytte the chayne awaie, Kennynge her legeful sonnes falle all arounde, (Myghtie theie fell, ’twas Honoure ledde the fraie,) Thanne inne a dale, bie eve’s dark surcote graie, Twayne lonelie shepsterres dyd abrodden flie, (The rostlyng liff doth theyr whytte […]...
32. My Garret Here is my Garret up five flights of stairs; Here’s where I deal in dreams and ply in fancies, Here is the wonder-shop of all my wares, My sounding sonnets and my red romances. Here’s where I challenge Fate and ring my rhymes, And grope at glory aye, and starve at times. Here is my […]...
33. Stamp Collector My worldly wealth I hoard in albums three, My life collection of rare postage stamps; My room is cold and bare as you can see, My coat is old and shabby as a tramp’s; Yet more to me than balances in banks, My albums three are worth a million francs. I keep them in that […]...
34. The Faerie Queene: Book I, Canto I THE FIRST BOOKE OF THE FAERIE QUEENE Contayning THE LEGENDE OF THE KNIGHT OF THE RED CROSSE, OR OF HOLINESSEProemi Lo I the man, whose Muse whilome did maske, As time her taught in lowly Shepheards weeds, Am now enforst a far unfitter taske, For trumpets sterne to chaunge mine Oaten reeds, And sing of […]...
35. Little Sleep's-Head Sprouting Hair In The Moonlight 1 You scream, waking from a nightmare. When I sleepwalk Into your room, and pick you up, And hold you up in the moonlight, you cling to me Hard, As if clinging could save us. I think You think I will never die, I think I exude To you the permanence of smoke or stars, […]...
36. The Legless Man (The Dark Side) My mind goes back to Fumin Wood, and how we stuck it out, Eight days of hunger, thirst and cold, mowed down by steel and flame; Waist-deep in mud and mad with woe, with dead men all about, We fought like fiends and waited for relief that never came. Eight days and […]...
37. Room 4: The Painter Chap He gives me such a bold and curious look, That young American across the way, As if he’d like to put me in a book (Fancies himself a poet, so they say.) Ah well! He’ll make no “document” of me. I lock my door. Ha! ha! Now none shall see. . . . Pictures, just […]...
38. Fleurette (The Wounded Canadian Speaks) My leg? It’s off at the knee. Do I miss it? Well, some. You see I’ve had it since I was born; And lately a devilish corn. (I rather chuckle with glee To think how I’ve fooled that corn.) But I’ll hobble around all right. It isn’t that, it’s my face. […]...